Wednesday, November 30, 2011

Le projet Bleiberg de David S Khara

J'adore les thrillers à la Maxime Chattam ou les livres mêlant la grande histoire avec la fiction. 
Ils me titillent les méninges et je les appelle littérature adrénaline. On y plonge, on s'en prend plein les mirettes.
Au vu de sa quatrième de couverture, le Projet Bleiberg aurait donc dû me séduire... Cependant, j'en ressors assez mitigé.






L'histoire :

Pendant la seconde guerre mondiale, des chercheurs expérimentent divers traitements sur des prisonniers des camps de concentration. De nos jours, un ex trader alcoolique et dépressif, Jay Novacek, voit débarquer deux émissaires de l'armée pour lui annoncer le décès de son père parti du domicile familial lorsqu'il était enfant... La mort brutale de sa mère, la remise d'une clef avec une croix gammée, l'arrivée de la CIA dans sa vie, vont le faire basculer dans un monde des complots avec société secrète, agent du mossad et tutti quanti...


Sur le fond : 


Dans son roman, Khara mêle l'histoire avec l'action. En effet, les chapitres sont courts, les péripéties s'enchaînent, on est dans l'esprit page-turner. Des flashs backs, des intrigues qui se recoupent : l'auteur maîtrise la technique narrative à n'en pas douter...
Mais, en ce qui me concerne, ça n'a pas marché. (je sens que je vais me faire des copains moi.!.)

Les chapitres historiques m'ont plutôt emballé, même s'ils manquent à mon humble avis de quelques détails supplémentaires, de petites anecdotes bien cherchées qui pourraient emporter l'adhésion totale du lecteur. J'ai même regretté qu'il n'y ait pas davantage de retours en arrière, de clefs livrées au lecteur que j'étais.

Je suis en revanche plus dubitatif sur le fil narratif mettant en scène Novacek, Morg, l'agent du Mossad et le chaperon de Novacek. Novacek est déprimé, alcoolo, et hormis une crise de delirium tremens à un moment donné, l'occasion d'introduire une scène vaguement érotique, il a plutôt une bonne condition physique, notamment lorsqu'il se frite avec des tueurs.
Morg, l'agent du Mossad, est l'élément efficace par excellence. Tueur froid, oeuvrant parce qu'il a derrière lui une armée de plusieurs millions de morts (cette réplique m'a paru cliché, désolé), il ne doute pas... On dirait l'agent Zhiva David du NCIS avant qu'elle n'obtienne la nationalité américaine.
Quant au chaperon de Novacek, elle titille sa libido, commet des gaffes, se veut cassante parfois... Bref, là il y a une faille. Sans être parfaite, elle aurait pu être plus importante dans l'intrigue, plus pro et le roman aurait gagné en crédibilité.

Les péripéties s'enchaînent, le méchant consortium qui a amené Hitler au pouvoir, abat ses cartes, envoie ses pires séides à l'abattoir. Et là, on se demande longtemps pourquoi...
Quant au dénouement, l'attaque de la grande base des méchants, par trois (enfin deux agents secrets et demi), elle m'a paru trop facile. Bon sang, les mecs vont lancer une attaque d'envergure et la sécurité de leur base est médiocre !

Et la dernière page tournée, j'avoue être resté sur ma faim.

SPOILER : Marier Novacek et son chaperon m'a dépité. On a une femme qui est une agent secret, qui abandonne tout cela pour épouser Novacek et fonder une gentille famille... Ca fait très consensuel.

Clairement, je vois BLEIBERG comme un roman introductif, l'occasion d'amener un héros, agent du Mossad au passé tourmenté dans une lutte contre une société secrète oeuvrant depuis plus de 80 ans (le consortium existe au moins depuis 1924 dixit le roman), mais il va vraiment falloir que les prochains tomes justifient le pourquoi de ce travail de l'ombre sur une si longue période. Bref bon courage, Monsieur Khara. Il y a vraiment des choses très bien dans votre roman, (les passages historiques), mais pour le reste, évitez le cliché politiquement correct, la bien pensance.
Soit dit en passant, ceci n'est que ma chronique avec mon ressenti de lecteur. Le livre a super bien marché, il va être adapté en film.  Bonne continuation.

LIVRE ACHETE EN EDITION FRANCE LOISIRS.

Saturday, November 19, 2011

UN PEU DE REVE

Oublions les banques, la crise, les lendemains qui déchantent...
Voici un moment de magie...

appréciez tout simplement !

LES BAISERS DE CORNELIUS

Agnès de Lestrade et Charlotte Cottereau signent là un très bel album.

Un vieux monsieur invente une machine à baisers et ceux ci vont rencontrer une vilaine sorcière. C'est bien écrit comme toujours chez Balivernes, c'est superbement illustré avec un côté rétro... Charlotte Cottereau a un sacré talent...
C'est un magnifique conte qui saura séduire les enfants à partir de 6 ans.
un beau cadeau pour la sainte catherine ou la saint nicolas ?

LE CAMP DES SAINTS de Jean Raspail.

Il est des chroniques difficiles à écrire, celle-ci en est une. Elle s'efforce de rendre compte d'une lecture en toute objectivité. 


« Par son lexique, sa brutalité et ses provocations, le Camp des Saints est assurément un ouvrage d’extrême-droite. » Jérôme Dupuis, l’express le 6 avril 2011
Il est certains ouvrages dont l’évocation suscite des prises de position, des tollés de l’opinion publique. Le Camp des Saints de Jean Raspail est l’un de ces ouvrages prompts à susciter l’ire d’une partie de l’opinion publique et à s’attirer les lauriers d’une autre, preuve que notre société est traversée par une ligne de faille.

Commençons par le commencement : un résumé de l’histoire.

A l’origine, un millions d’Indiens pauvres embarquent sur une flottille de navires qui n’en ont que le nom. En fait ce sont des épaves flottantes, héritées de la colonisation. Assez de la misère, assez de voir leurs enfants dépérir, ils décident de fuir leurs bidonvilles et de gagner le riche Occident. Ils partent car ils savent que s’ils restent chez eux, il n’y a aucune issue, juste la mort habituelle… Injuste. Ils partent, guidés par une Foi absolue. Le Temps du "dieu blanc" est fini, place au Leur.
De l’autre côté, l’Occident blanc, je précise d’emblée cette nuance car elle est d’importance, accueille cette nouvelle sans savoir comment réagir. Peut-on décemment refuser à ces malheureux le droit d’accoster sur nos terres ? Peut-on être égoïste au point de ne pas partager ? Peut-on ordonner à ces hordes de rebrousser chemin quand leurs propres autorités s’en délestent comme l’on se débarrasse d’un fardeau ? Comment les accueillir ? Où les accueillir ? Car ils sont multitude, légions… Et personne n’en veut, mais soyons hypocrites !
Et si on les accepte, n’en viendra-t-il pas d’autres de ces crève-la-faim ? Il n’en manque pas, on en parle depuis des décennies !!! sans rien faire évidemment....
Tandis que les politiques tergiversent guidés par les sondages et les éditorialistes, que l’opinion publique boit jusqu’à la lie à la coupe de médias bien-pensants, droits de l’hommistes dirait-on aujourd’hui de façon péjorative, la société occidentale va constater toute sa vacuité, sa lâcheté, sa démission.
Jean Raspail a écrit le Camp des Saints en 1973, bien avant les débarquements de réfugiés à Lampedusa… Depuis, ce roman a été réédité à plusieurs reprises, traduits dans plusieurs langues (Pologne, USA, Afrique du Sud évidemment…)


 Et son fond ?
Disons le d’emblée, Raspail écrit dans un style percutant, très fort, insoutenable parfois. Il ne met pas en scène de vrais héros, juste des Français (un prof de lettres, des militaires, des ecclésiastiques, le président de la république, beaucoup de journalistes - universalistes, nationalistes- un couple d’ouvriers Marcel et Josiane dans leur HLM…). Tous sont blancs et représentent un monde sur lequel Raspail porte un regard plus que critique. Lorsqu’il les dépeint, c’est de façon acerbe pour montrer leur faiblesse, leur renonciation ou au contraire leur collaboration avec la horde qu’il dépeint comme l’ennemi.
En fait à l’exception du prof de lettres qui butera un gauchiste venu le narguer, à l’exception de quelques personnages comme un quarteron de militaires, un ancien colonisé, personne ne trouve grâce aux yeux de Raspail.
L’armée en général ? Depuis 40, elle n’est que l’ombre d’elle-même, clame-t-il. Prompte à tirer au dessus de l’ennemi… (je cite de mémoire)
Les ecclésiastiques ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, ne comprennent pas le danger… veulent se faire voir. Etre considérés comme des saints. Les ouvriers sont trop heureux de vivre dans un appartement confortable quand leurs voisins arabes s’entassent dans un petit deux pièces. Pourtant convaincus par les médias, ils participeront à une sorte de grand messe médiatique pour recueillir des fonds destinés aux réfugiés. Ils suivront le troupeau.
La gauche ne trouve aucune grâce aux yeux de l’auteur, elle est la Bête, celle de l'Apocalypse. Celle qui permet aux légions d’entrer dans la nouvelle Rome. Les journalistes participent à saper les fondements de la société traditionnelle. Ils insufflent dans le quotidien ce que Pascal Bruckner qualifie de Tyrannie de la Pénitence, la repentance exacerbée pour les crimes passés.
Raspail a le verbe crû, acéré, trop quelquefois où la haine viscérale sourd soudain au détour d’un paragraphe.  Car l’autre pue, il est abject. Déshumanisé. Une bête rêvant d’échapper à sa prison.
Ce livre, l’auteur l’a écrit avec ses tripes, on le sent, on ne peut pas lui nier cette intégrité. Mais il omet certains détails notamment sur le laisser-faire des politiques, les corruptions etc…

A mesure que la flotte progresse vers une Europe totalement dépassée, Raspail dépeint l’évolution des deux sociétés. Celle des bateaux où l’on ne reculera plus, où l’on n’acceptera plus des mains tendues, signes de charité. Où l'on se forge une conscience collective.

Et l’autre société, celle des nantis qui cachait ses pauvres dans les caves, celle des nantis aux bras lourds qui refusaient d’accomplir les tâches difficiles, celle des nantis qui ne sait pas comment réagir et s’effondre de façon médiocre sans orgueil.  Personne ne réchappera à cet écroulement et les plus faibles, les femmes notamment, paieront le prix fort.



Alors que penser de ce roman ?

Il a été écrit, il y a presque 40 ANS ; Pourtant il est plus que jamais d’actualité. La misère pousse déjà des milliers de personnes sur les mers pour gagner une société qu’elles pensent riche et conforme à leurs aspirations. Et le retour à la réalité est souvent source de déchirement, de fossé qui se creusent davantage encore.
Sur un site web, un lecteur disait « Raspail ne propose aucune solution. » ce n’est pas son rôle ai-je envie d’écrire. Il montre avec sa sensibilité à laquelle on adhère ou non. Après tout, chacun lira ce roman avec son histoire personnelle. Les lecteurs sont des personnes capables de raisonnement.
Ce qui est sûr, c’est que le Camp des Saints est un sacré coup de poing dans la gueule du lecteur, il brise la mer gelée en nous. Personnellement, je l’ai dévoré avec cette sensation de malaise chevillée au ventre.
Le Camp des Saints est donc un ouvrage prompt à susciter la polémique, à alimenter la discussion, la dispute. Mais il vous appartient ou non de le découvrir, de le conseiller à vos amis. Au risque de les perdre ?


Wednesday, November 09, 2011

FRINGE les X FILES DES ANNEES 2000 ?

Bon, je suis en retard, TF1 a diffusé à 22h et des briquettes les deux premières saisons de cette série, la troisième vient de sortir en vidéo. Donc pas eu l'occasion de la mater.
Un peu comme France 2 qui diffusa Millenium la série de Chris Carter de plus en plus tard à la fin des années 90... Car les scénars étaient glauques. Au passage pour Millenium, vous apprécierez la dépense de votre redevance.


Bref si vous bossez de bonne heure le matin, que vous allez coucher à une heure décente, si vous ignoriez qu'il y avait une nouvelle série entre fantastique et sf intéressante, cet article est pour vous. Sinon ciao.

FRINGE /
7 DVD, 20 épisodes, accroches impeccables, fil conducteur excellent (le complot !!! ah on n'en parlera jamais assez), un peu d'humour, des personnages complémentaires, l'agent Dunham déterminée, Walter Bishop, le scientifique extirpé de l'asile et génial, son fils Peter remettant en cause ses jugements et pratiquant l'ironie à doses bien gérées, des effets spéciaux efficaces, des scénars qui tiennent la route... Voici les ingrédients de nos nouveaux X FILES;

Tout commence avec une attaque biologique dans un avion, Olivia Dunham se retrouve impliquée puis incorporée dans une unité spéciale du FBI.
Elle ne tardera pas à réaliser que quelque chose se prépare contre le monde, une attaque basée sur l'emploi de technologies dangereuses... Au fil des épisodes des révélations vont l'impliquer davantage encore.
Bref pour JJ ABRAMS à qui l'on doit déjà ALIAS et la maison de prod BAD ROBOT qui avait commis les Buffy dans les années 2000, FRINGE est l'occasion de démontrer leur talent.

J'émettrai juste une réserve sur le jeu de l'agent Dunham en famille... Moins crédible.

On regrette juste que ce genre de série soit toujours basée aux States... Mais bon le Français semble vouloir de la série avec des problèmes de société, de l'amour, de la bien-pensance et nothing else matters...

Sunday, November 06, 2011

Fériel au royaume du Noir / ERIC SANVOISIN / GAELLE DUHAZE

Une fois n'est pas coutume, un petit coup de projo sur un roman jeunesse, à partir de 7 ans paru chez Nathan  : Fériel au Royaume du Noir d'Eric Sanvoisin.




Eric Sanvoisin est l'auteur de la série des Buveurs d'encre, des romans dans lesquels on suit Odilon, vampire se nourrissant de l'encre des livres. Evidemment, il s'agit de fantastique pour les enfants et l'occasion surtout pour l'auteur d'évoquer le plaisir de la lecture. Entre humour, intertextualité, imaginaire, Sanvoisin nous régale avec la série des Draculivre.

Fériel est sa nouvelle série. Elle met en scène une petite fille ayant perdu son jumeau six mois plus tôt. Ne supportant plus que la mort les ait séparé, elle décide de consulter une voyante capable de communiquer avec les morts. Et l'impossible se produit ! une porte s'ouvre entre le monde des vivants et celui des morts... Mais en pénétrant sur les sombres territoires, Fériel se met en danger...
Ecriture efficace, thème difficile très bien traité, illustrations rappelant  certains univers de Tim Burton, Fériel s'avère un très bon petit roman pour les enfants, l'occasion d'amorcer une discussion sur le thème de la mort...