Sunday, July 14, 2013

Ames de Verre, Anthelme Hauchecorne, Editions Midgard

La fantasy urbaine est l'un de ces courants de l'imaginaire qui mêle créatures mythiques et milieu urbain, bref c'est du fantastique au sens large sauf que la bascule a déjà opéré. Les oeuvres les plus marquantes en la matière sont celles de Charles de Lint, Neil Gaiman (Neverwhere) ou encore de Léa Silhol (Musiques de la Frontière) voire les opus de China Mieville.

Eh bien, ajoutez un nom à cette liste désormais : celui de Anthelme Hauchecorne.


Avec Ames de Verre, Anthelme Hauchecorne nous offre une nouvelle mythologie celles des Streums et des Eveillés. Loin des artifices, il va nous entraîner dans les méandres de Lille et vous allez vous régaler. Mais commençons par le commencement.

4EME de couverture réécrite par l'auteur du blog qui n'a pas apprécié celle du livre.

Ils sont là dans l'ombre, se nourrissant de votre force vitale. Ils : ce sont les Streums des créatures diverses venues dans notre réalité pour satisfaire autant de besoins. Invisibles, ils ne craignent que les Eveillés, de rares humains capables de les voir. Et encore ces humains sont souvent mis au ban de leur propre société. Mais voilà ces derniers temps, les meurtres commis par le marchand de sable qui ne laisse de ses victimes que des poignées de sable noir se multiplient... Il se murmure que le requiem du dehors, une musique, véritable arme de destruction massive, serait au coeur de ces tragédies. Et s'il venait à tomber entre de mauvaises mains ?

(je trouve ma 4 eme réductrice par rapport au livre)

VERSION PAPIER




Ames de Verre est une histoire dont les protagonistes principaux sont Camille, une jeune éveillée qui survit au sein de la Vigie dans les locaux de Ficaba, une friche industrielle. Elle y vit en compagnie de personnages marginaux mais tous dotés du même pouvoir, ce qui n'empêche pas les luttes d'influences au sein de ce microcosme. Il y a aussi Vincent, le prof de lycée qui a été confronté aux Streums autrefois. Gaucho en apparence, déterminé en vérité, il sera de tous les combats. L'histoire est aussi raconté par des extraits du Codex, sorte de bible de la vigie constituée par différents piliers de cet ordre.


Lorsqu'on feuillette Ames de Verre, on est frappé par la beauté du bouquin. La couverture de Pascal Quidault est intrigante à souhait. A l'intérieur des illustrations font de ce roman un ouvrage à part. Un détail intrigue, ce sont ces pages grises qui sont les extraits du Codex. Si au début, elles m'ont fait peur, j'en conviens, il est très vite apparu qu'elles sont là pour apporter un plus et faire en sorte que l'histoire ne se perde pas en digressions inutiles.

VERSION NUMERIQUE



Ensuite, à la lecture, on découvre un style puissant, fait de métaphores, d'envolées lyriques (Hauchecorne est un Cyrano de Bergerac qui déclame son amour aux lecteurs épris de beauté et d'images.), de poésies, de grossièretés parfois. Quelquefois, on trouvera qu'il y a trop d'énumérations ou de dialogues, mais la plume est vive, alerte, incisive. L'histoire est plus compliquée qu'on ne pourrait le penser : point de manichéisme chez Hauchecorne, juste la volonté de comprendre chaque partie. Ce choix fait la richesse d'Ames de Verre à mon avis. Lille devient soudain une ville magique et même si on ne la connait pas, les descriptions de l'auteur permettent de se représenter le scènes avec facilité.

Question inspiration, elles sont multiples, la mythologie celte, les légendes urbaines. Les mangas. Ah les armes symbiotiques, elles sont fabuleuses surtout lorsqu'elles se mettent à parler.

Enfin il y a la richesse des personnages. Richesse de leur background, richesse de leurs émotions... De leur interaction. Les factions de la Vigie montrent divers manières d'appréhender le même pouvoir.

Et l'intrigue est prenante. On dévore Ames de Verre de bout en bout.
Voilà, je ne fais pas plus long, je dirai juste qu'Ames de Verre premier tome d'un cycle est un roman très prenant, entraînant. Mes réserves vont davantage à la 4eme de couv, à quelques énumérations superflues mais pour le reste Ames de Verre surclasse Neverwhere et pourtant j'avais adoré ce Neil Gaiman.
Maintenant, allez y procurez le vous. Ou rencontrez Anthelme en dédicace... Je crois que c'est un Eveillé !

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